En résumé

Le Poids des fourmis, de David Paquet, met en scène Jeanne et Olivier, deux adolescents que tout oppose : elle, fougueuse et militante, porte ses convictions haut et fort; lui, discret et timide, passionné par des faits insolites qu’il collectionne comme des trésors.

Tous deux se retrouvent, bien malgré eux, candidats aux élections scolaires, poussés par un directeur un peu loufoque. Ce qui n’était au départ qu’une obligation devient peu à peu un véritable désir de changer les choses et d’affronter la réalité. Unis par une cause commune, ils devront faire face à l’adversité… et à la corruption.

Avec humour et lucidité, David Paquet signe une satire vive qui incite les jeunes à s’allier et à croire en leur pouvoir collectif. Car, tout comme les fourmis, minuscules mais capables de porter plus lourd qu’elles-mêmes, la jeunesse porte en elle une force capable de peser sur le monde.

Distribution : 12 femmes, 11 hommes, 7 personnages neutres et 2 choeurs
Nombre d’actes : 5
Nombre de scènes : 13

Politique

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Corruption

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Idéalisme

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Mobilisation étudiante

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Politique 〰️ Corruption 〰️ Idéalisme 〰️ Mobilisation étudiante 〰️

Mon avis

⭐⭐⭐⭐⭐

Ok, je l’avoue : j’ai pris mon temps pour plonger dans cette pièce (depuis 2019, ma seule rencontre avec elle se limitait à un extrait sur le site web de l’ATEQ). Mais quelle claque !

Énorme coup de cœur. David Paquet nous propulse dans l’univers de l’adolescence, cet âge où l’on croit que tout est possible… ou pas. Où les rêves démesurés côtoient le doute. Où l’optimisme sans bornes flirte avec un pessimisme brutal. En lisant, j’ai replongé dans mes propres années de jeunesse, quand je pensais pouvoir sauver le monde à coups d’idées… et où, finalement, j’ai changé les choses à ma mesure. Si j’avais été une ado désabusée, ce texte aurait été le coup de pied nécessaire pour me pousser à me mobiliser.

Satyre et lucidité : voilà les deux parfums d’encre dans lesquels Paquet trempe sa plume. Une écriture qui nous fait sourire tout en grattant là où ça dérange. Qui ouvre les yeux… et donne presque envie de les refermer aussitôt, par crainte de ce qu’on y découvre.

Un texte destiné aux ados, certes, mais qui, à mon avis, devrait être lu par tous. Parce qu’il rappelle l’importance d’une politique saine et juste, façonnée à l’image de celles et ceux qu’elle représente.

Réinvestissement pédagogique

Ce texte s’intègre parfaitement au milieu scolaire et offre un terrain fertile pour des projets interdisciplinaires. Il se prête particulièrement bien à une collaboration avec le cours de Culture et citoyenneté québécoise, où les élèves sont amenés à explorer les notions de politique, de communauté et d’identité.

La pièce compte un grand nombre de personnages, ce qui permet de faire participer toute une classe. Pour faciliter la distribution des rôles, il peut toutefois être pertinent de réduire certaines répliques ou scènes des personnages principaux, Olivier et Jeanne, ou même de répartir leur rôle entre plusieurs comédiens.

Pour enrichir la préparation et l’exploration en classe, je vous recommande vivement de consulter le cahier pédagogique produit par le Théâtre Bluff, conçu spécialement pour accompagner la représentation de cette pièce : Cahier pédagogique – Le Poids des fourmis.

En amont de la lecture, vous pourriez lancer la discussion avec vos élèves à partir de cette question :

  • Peux-tu donner un exemple où un petit groupe ou une seule personne a réussi à changer ou mobiliser une communauté?
    (Par exemple : Greta Thunberg, Malala Yousafzai, Rosa Parks, le Printemps Érable…)

  • Te sens-tu considéré dans la politique de nos jours?

  • Quels sont les institutions politiques dans lesquelles tu peux t’impliqué, malgré ton âge?

    (Par exemple: conseils d’élèves et comités étudiants, Parlement étudiant du Québec, conseil d’établissement, commissions jeunesse de partis politiques…)

Savoirs essentiels du PFEQ qui peuvent être exploités par ce texte :

  • Aire de jeu

  • Aparté

  • Humour

  • Choeur

  • Opposition

  • Publicité

  • Rupture

  • Surjouer

  • Théâtre pour les enfants et les jeunes

  • Traits moraux

  • Traits psychologiques

  • Transformation de l’aire de jeu

😶‍🌫️ Surjouer: Certains personnages de la pièce sont particulièrement hauts en couleur : leur langage est exagéré, leur gestuelle marquée, et ils semblent parfois déconnectés de la réalité. Invitez vos élèves à explorer ce registre expressif tout en cherchant la juste mesure. L’objectif : trouver l’équilibre entre l’excentricité voulue par l’auteur et un jeu crédible qui capte l’attention du public sans le faire décrocher.

🛠️ Transformation de l’aire de jeu: L’action se déroule dans une variété de lieux (école, gymnase, bureau de la direction, maison d’Olivier, bureau de la mairesse, bureau de la psychologue, etc.). Proposez aux élèves de réfléchir à des codes scénographiques simples et efficaces (objets-clés, éléments visuels, éclairages, déplacements spécifiques) permettant d’évoquer rapidement chaque espace, sans devoir changer entièrement le décor. Ce travail développera leur créativité et leur sens du théâtre d’évocation.

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